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S ’évader sans se perdre

© Alliance Presse
«Je n’en peux plus, il me faut de l’air!». Face aux contraintes du quotidien, au stress ou aux petites habitudes installées, nous éprouvons toutes le besoin de prendre de la distance pendant un moment. Le tout est de savoir «revenir»

S´oxygéner, se changer les idées est un besoin fondamental: «Nous alléger des contraintes et des habitudes enkystées, faire des pauses pour nous régénérer sont des mesures d’hygiène, aussi importantes que la douche du matin et le repas du soir», conseillait en juin de l’an dernier le magazine Psychologies. A chacune sa manière de s’évader: certaines s’installent devant un film ou une série télé, d’autres font du sport, surfentsur internet, s’adonnent au shopping ou se plongent dans un bon bouquin.

L’évasion devient fuite
Mais quand ce besoin légitime d’évasion se mue en habitude compulsive, il risque de devenir une véritable fuite de la réalité de la vie. Il convient alors de se demander si l’on ne cherche pas à compenser un mal-être existentiel ou à combler un besoin affectif. Comment discerner ce mécanisme de fuite? Pour Anne-Marie Sirakorzian, conseillère conjugale et familiale, c’est l’état de dépendance qui est le révélateur. Celui-ci se manifeste lorsqu’on ne peut plus contrôler son comportement, sa consommation.

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«Pour combler ses besoins affectifs, une personne peut tomber dans la dépendance à une activité, telle le travail, le sport ou le virtuel, au sexe ou à des substances chimiques». Les femmes seront davantage poussées vers des dépendances émotionnelles (appelées aussi codépendances). Elles seront aussi plus tentées de «vivre des émotions fortes par procuration, dans les films, les romans ou les fantasmes, de faire des achats qui peuvent devenir compulsifs, de chercher du réconfort dans la nourriture», précise la coach française. La prise de conscience est, selon elle, «la première étape qui permet de sortir du déni ou de la fuite et d’ouvrir une porte vers le changement.»

Mesures pratiques
Afin de ne pas passer systématiquement des heures sur internet, dans un livre ou devant la télévision, on peut essayer de se raisonner en se donnant une limite de temps («une heure, pas plus!») et en programmant un réveil, si cela apparaît nécessaire. Se fixer un budget mensuel à ne pas dépasser, limiter son investissement dans une activité sont aussi de bons moyens pour ne pas arriver à un point de non-retour.

Faire face à la vie
Dans un premier temps, la fuite semble être «la» solution aux problèmes. Sur le long terme, cependant, elle se révèle dommageable. Outre la perte de contact avec la réalité, il peut y avoir des conséquences relationnelles et même physiologiques: «Des changements hormonaux, des perturbations du cycle de sommeil et de la relation avec les autres, avec Dieu ou avec soi-même», rappelle Anne-Marie Sirakorzian.

La formatrice en relation d’aide conseille de ne pas refuser des émotions indésirables telles que la souffrance, la honte ou la peur, mais de les gérer, en se faisant aider si besoin est. Il s’agit de «trouver des lieux d’écoute, d’expression de ses souffrances, mais aussi de choisir de prendre en charge ses blessures, sa vie physique, psychique, spirituelle et relationnelle», détaille la conférencière.

Travailler la relation
Beaucoup de femmes malheureuses sur le plan affectif compensent cette insatisfaction par la fuite dans des livres à l’eau de rose ou des films romantiques. Un moyen de résoudre ce mal-être s’offre dès qu’on se décide à aborder le problème en couple. Pour Anne-Marie Sirakorzian, la solution réside dans le fait de travailler la relation et la communication avec le conjoint. Pour ce faire, la coach suggère de «passer des week-ends et des moments privilégiés ensemble». Elle propose aussi d’utiliser certains supports, tels que «les sessions pour couple». Un conseiller conjugal est un autre recours possible.

Avec l’aide de Dieu
Enfin, Dieu offre son secours pour que les siens puissent envisager leur réalité quotidienne plus sereinement. Anne-Marie Sirakorzian: «Par son Esprit, Dieu nous assure constamment de sa présence et de son soutien». La formatrice en relation d’aide cite deux versets: «Le secours me vient de l’Eternel, qui a fait les cieux et la terre» (Ps. 121,2) et: «Ainsi parle le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: j’habite dans les lieux élevés et dans la saintet; mais je suis avec l’homme contrit et humilié, afin de ranimer les esprits humiliés, afin de ranimer les cœurs contrits» (Es. 57,15).

Anne-Marie Sirakorzian a publié «Un chemin de libération» aux Ed. Compassion

Rebecca Piagget

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-10 – Septembre-Novembre

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