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Réussir un mariage interculturel, est-ce possible?

© Alliance Presse
A l'heure de la mondialisation, les couples mixtes sont de plus en plus nombreux. Si les différences culturelles peuvent apporter des défis supplémentaires, elles sont aussi source de richesses. Des couples témoignent de leurs difficultés et de leurs succès.
Sandrine Roulet

Des différences gérables
«J’ai toujours eu l’âme africaine!». Virginie, une Alsacienne, est donc bien tombée avec son Didier, arrivé de la République démocratique du Congo à l’âge de 22 ans. Elle est sûre que celui qu’elle surnomme affectueusement « mon petit Français » lui était destiné. Le couple tend à valoriser leurs deux cultures, par exemple en parlant chacun leur langue natale à leurs six enfants.
Dans leur quotidien, Diana et Edwin (photo) ont quant à eux réalisé que leurs cultures d’origine influencent certaines de leurs attitudes. Issu d’un pays «chaud», l’Afrique du Sud, Edwin est plus spontané que son épouse, une Suissesse qui apprécie les choses planifiées d’avance. Edwin met l’accent sur le relationnel, Diana est plus axée sur la tâche à accomplir. Le premier est aussi plus extraverti que la seconde. Mais ces différences, qui égaient le couple depuis leur rencontre au Kenya en 1992, sont gérables: « Au fond, il s’agit de préférer notre conjoint à nos propres attentes », déclarent ces parents de quatre enfants.

Communiquer et se faire aider
Diana et Edwin ont surmonté leurs différences culturelles en osant les aborder de front dans un «contexte où ni l’un ni l’autre ne se sentait menacé». La sagesse de ceux et celles qui les ont précédés sur ce chemin de l’interculturalité leur a aussi été précieuse.
Laurent et Denia ont rencontré des difficultés dans plusieurs domaines, comme les relations sociales, les finances et l’éducation. Côté belles-familles, ils ont dû faire face non seulement à la méfiance, de certains membres, mais également à l’attente d’un soutien économique. «N’ayant pas discerné l’importance de ces différences, nous sommes passés par des crises aigües», explique le couple helvético-hondurien, marié depuis maintenant seize ans. Pour essayer de s’en sortir, ils ont bénéficié du soutien et des prières d’amis chrétiens. Mais le recours à des psychologues a aussi été indispensable, pour tenter de mieux se comprendre et de se retrouver en tant que couple, individu et famille.

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La foi chrétienne: un atout, oui mais…
Tant que les deux conjoints vivent leur foi d’une manière assez similaire, cette foi est un atout pour consolider le mariage. « Le pardon est indispensable. La centralité de la croix du Christ nous permet de vivre cette réalité au quotidien », assurent Diana et Edwin. Virginie et Didier essaient de régler leurs différends en se retirant dans la présence de Dieu. « La corde à trois fils (mari-femme-Dieu) ne rompt pas facilement (Ecc. 4, 12)», rappellent-ils.
Mais la foi peut aussi être une source de tension si les deux conjoints la vivent de façon différente, comme ça a été la cas pour Laurent et Denia. C’est le choix d’accepter que l’autre vive sa foi de façon différente qui doit aider chacun à mieux vivre la sienne, sans l’imposer à l’autre. Les deux constatent que de grands efforts d’ouverture et de patience sont nécessaires pour que ces différences se muent en avantages.

Conseils aux futurs ou jeunes couples interculturels
– Accepter et aimer l’autre en toute circonstance même lorsqu’on ne comprend pas.
– Vivre les cultures respectives comme une richesse.
– Communiquer, communiquer et communiquer…
– Ne pas s’isoler en période difficile, mais oser demander le soutien d’autres couples multiculturels.
– Si des difficultés persistent, se faire aider rapidement par un thérapeute.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-11 Septembre – Novembre


Trois questions à Paul Marsh, conférencier à «Ressources pour la Famille», JEM

Comment deux amoureux peuvent-ils se préparer à vivre au mieux dans un futur mariage les incompréhensions qui découleront de leurs différences culturelles? Dans la mesure du possible, il faut «visiter» encore mieux la culture de l’autre, en abordant des questions aussi pertinentes que les droits des femmes et des enfants, l’argent, la belle-famille, la maladie, la sexualité et, bien sûr, la langue.

Est-il plus facile à un homme ou à une femme de s’intégrer dans le pays d’origine de son conjoint?
C’est sans doute plus difficile pour l’homme. Il peut éprouver des difficultés, en lien avec la recherche d’un travail, l’acquisition de la langue et la belle-famille. La femme, surtout si elle n’a pas besoin de travailler, fera souvent face à ces obstacles avec moins de gravité; il ne faut toutefois pas minimiser le défi.

Si les différences culturelles provoquent des tensions dans le couple, quelles démarches entreprendre?
Travailler à la compréhension, à la tolérance, à la curiosité culturelle et à la communication. Le couple doit être solidaire dans les difficultés, mais il est vrai que le conjoint qui vit dans son pays n’est pas toujours conscient du vécu de l’autre. Tout couple peut bénéficier d’un coaching de temps à autre.

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