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Rester jeune à tout prix

© Alliance Presse
Chirurgie esthétique, dhea, crèmes, anti-rides, vêtements comme les «d'jeunes » : tous les moyens sont bons pour ne pas faire son âge. Cette tendance au jeunisme n´a jamais été aussi présente qu´à notre époque. Le sociologue gilles Lipovetsky explique : « Notre époque sacralise l´apparence et la jeunesse. Avant, le lifting était tabou parce qu´il rivalisait avec ce que Dieu nous avait donné. Aujourd´hui, il n´y a plus rien de diabolique à vouloir améliorer son image. Au contraire, l´obscène est plutôt de paraître vieux et laid ». ginette gaasch, qui s´est impliquée de nombreuses années dans l´association Famille Je t´Aime, constate que parents et grands-parents sont tentés de « faire jeune » pour gagner l´acceptation et le respect des plus jeunes, respect qui autrefois leur était naturellement dû. Mais elle met aussi en cause la société qui transmet un autre message que l´acceptation de vieillir, celui de « zapper » : de look, de conjoint, de hobby, etc.

Chirurgie esthétique, dhea, crèmes, anti-rides, vêtements comme les «d’jeunes » : tous les moyens sont bons pour ne pas faire son âge. Cette tendance au jeunisme n´a jamais été aussi présente qu´à notre époque. Le sociologue gilles Lipovetsky explique : « Notre époque sacralise l´apparence et la jeunesse. Avant, le lifting était tabou parce qu´il rivalisait avec ce que Dieu nous avait donné. Aujourd´hui, il n´y a plus rien de diabolique à vouloir améliorer son image. Au contraire, l´obscène est plutôt de paraître vieux et laid ». ginette gaasch, qui s´est impliquée de nombreuses années dans l´association Famille Je t´Aime, constate que parents et grands-parents sont tentés de « faire jeune » pour gagner l´acceptation et le respect des plus jeunes, respect qui autrefois leur était naturellement dû. Mais elle met aussi en cause la société qui transmet un autre message que l´acceptation de vieillir, celui de « zapper » : de look, de conjoint, de hobby, etc.

S´habiller « à son âge »
–CREDIT–
Comment rester sereine face à la pression du jeunisme ambiant ? « Le don de l´âge est un cadeau », affirme Ginette Gaasch. « Si vieillir induit un dépouillement, nous sommes appelés à y faire face et à apprendre le contentement », commente-t-elle encore. Cet apprentissage passe par la relation à Dieu : nous sommes et restons précieux à ses yeux. Anne-Marie Sirakorzian, conseillère en relation d´aide, estime que rester jeune ne devrait
pas être la préoccupation principale des chrétiens.
« Le look “jeune” peut convenir à certaines, mais lorsqu´une mère s´habille comme sa fille adolescente, il y a un problème », argumente-t-elle. À l´inverse, la négligence dénote également un problème d´image de soi : avoir un look correct est un bien-être pour soi et pour les autres. Les deux
femmes précisent : si la peur de vieillir est trop pesante, il y a un travail à faire sur soi. Il peut être utile d´en parler à un thérapeute.

Le jeunisme lié à l´individualisme
Le phénomène du jeunisme et, plus généralement la difficulté de vieillir, sont amplifiés dans une culture occidentale dominée par l´individualisme. Plus l´existence est envisagée de manière collective, comme dans les sociétés traditionnelles ou certains mouvements religieux, plus on acceptera sereinement la succession des générations, la transmission d´un héritage voire d´une mission, les progrès réalisés en commun.
Le respect dû aux anciens, le trésor que constitue leur expérience, fait partie de ces valeurs.

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Septembre à Novembre 2008

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