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Pour que la foi de l’enfant grandisse

Quelques pistes pour accompagner au mieux les enfants à la découverte de Dieu et saisir les enjeux de chaque stade de leur développement

Lorsque de jeunes adultes ont grandi dans une famille chrétienne témoignent de leur parcours de foi, il est frappant de constater qu’un grand nombre d’entre eux est incapable de définir avec précision le moment décisif de leur engagement spirituel. Ils parlent davantage d’une progression de leur foi, jalonnée d’apprentissages et d’expériences successives. francis Bridger, auteur d’un ouvrage sur le développement de la foi chez l’enfant, rejoint cette pensée et propose un modèle du développement de la foi en quatre étapes, particulièrement pertinent dans le contexte de l’enfance. La foi, tout d’abord induite, donnée par l’éducation,
devient grégaire, en rapport avec ce que croient les personnes importantes pour l’enfant, puis en recherche, pour aboutir à une foi personnelle.

Première année : la foi-confiance
Prenons l’image d’un tabouret à trois pieds pour illustrer ce qu’est la foi : son premier pied, la «foi-confiance», se développe dès les premiers instants de la vie. Après avoir été séparé de sa mère, l’enfant ressent l’acceptation dans la relation d’amour que ses parents lui donnent. Les caractéristiques de cette relation d’amour parents-enfant, gratuite et personnelle, sont à l’image de l’alliance de Dieu avec ses enfants. Les câlins, murmures et mots doux reçus par l’enfant dès les premiers instants de sa vie sont de précieuses semences qui lui permettront par la suite de s’abandonner avec la même confiance en Dieu qu’en ses parents, lorsqu’il était totalement dépendant d’eux.
–CREDIT–
Petite enfance (1-6 ans) : la foi-action
Avec l’acquisition du langage et de la marche débute chez l’enfant une quête d’indépendance. Alors que sa personnalité se construit, des situations de conflits se produisent inévitablement. Gérés avec amour et justice, ces différends amènent
l’enfant à saisir que le monde ne tourne pas exclusivement autour de lui, mais
qu’il est composé d’autres personnes, qui ont leurs propres avis et leurs propres désirs. Cette expérience, vécue dans un cadre sécurisant, lui permet de s’affirmer progressivement, sans crainte d’être humilié ou écrasé. Etre capable de faire des choix sans se contenter de suivre l’avis d’autrui est un trésor pour la vie de foi de l’enfant et de l’adulte qu’il sera : cette capacité lui permettra de dépasser le stade grégaire et donc superficiel de la foi, pour atteindre un stade de foi réellement personnel. Durant cette période, l’enfant est particulièrement sensible à un deuxième pied de la foi, à savoir la «foi-action». Interprétant les enseignements de la Bible selon son expérience quotidienne, la cohérence entre ces deux univers sera particulièrement importante.

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L’enfance (7-11 ans) : la foi-croyance
Avec la scolarité, la curiosité et la soif de connaissance de l’enfant se développent. Si l’enfant est entouré d’adultes et d’enfants croyants, cette curiosité s’étendra généralement au domaine de la foi. L’accent pourra donc être mis sur la «foi-croyance », dernière composante du tabouret de la foi. Il s’agira d’être attentif à certains aspects du message de l’Évangile, difficilement accessible à cet âge, comme le symbolisme des paraboles ou encore les miracles. L’enfant est justement en train de rationaliser son univers et de séparer ce qui est réel et donc vrai, des fables imaginaires de son enfance : si l’accent est mis sur le côté surnaturel, l’enfant risque de classer le message de la Bible dans la catégorie des fables, au même titre que Blanche Neige ou le père Noël. L’enfant sera par contre particulièrement sensible à des valeurs comme la générosité, l’entraide ou le sacrifice, qui pourront être d’une part découvertes dans la vie de personnages bibliques et d’autre part vécues en famille.

Pour que la foi de l’enfant grandisse, Francis Bridger, Ed. LLB, 1995

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Décembre 2007 à Février 2008

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