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Noël: restaurer les relations brisées

© Alliance Presse
Noël est la fête de l’année qui revêt le plus la dimension familiale. Pourtant, c’est souvent au cœur des relations familiales que les tensions ou les conflits se cristallisent. Et si, en cette période de l’Avent, on décidait de remettre les compteurs à zéro ?
Sandrine Roulet

Lors de la Première Guerre mondiale, Noël a été vécu comme une période de trêve avec l’ennemi. Dans les familles aussi, ce temps spécial de l’année pourrait être l’occasion d’ajourner certains conflits familiaux, de reprendre contact avec des membres de la famille perdus de vue ou même de briser la glace qui gèle une relation. Sur un forum internet, Hervé exprime ce désir : «La perspective de passer Noël et le jour de l’an à trois, avec ma femme et mon petit, me désole, comme c’est le cas depuis quelques années déjà. Un tas de questions me triturent, comme celle de savoir comment je pourrai un jour voir les relations se normaliser, surtout entre mon frère et moi. Il ne se passe pas un jour sans que j’y pense.»

Faire le premier pas
Renouer des liens ne s’improvise pas, mais nécessite détermination et courage. Si les ponts ont été coupés depuis longtemps, on peut envoyer une invitation après avoir retrouvé sur internet l’adresse perdue ou même se rendre au commissariat pour une recherche hors pays. Le premier pas peut être difficile, mais en vaut la peine, si on veut espérer réunir une famille éparpillée par la distance, les conflits d’intérêts, les mariages non approuvés, l’héritage explosif ou les parcours professionnels différents. «Parfois, les deux parties seront étonnées d’avoir laissé une histoire à un moment donné et de la reprendre comme si deux mois et non dix ans s’étaient écoulés !», commente Sylvie Corman, conseillère pour l’association «Famille Je t’aime».
Est-ce au sein du noyau familial qu’une relation pose problème ? Pourquoi ne pas prendre les devants, par exemple en expliquant sa démarche de pardon ou en reconnaissant ses torts par courrier ou lors d’une rencontre préalable : «La sagesse et la retenue, ainsi que la prière personnelle peuvent faire plus de miracles que les remarques désobligeantes ou les leçons de morale», conseille Sylvie Corman, pour laquelle c’est aux chrétiens de donner le ton : «Noël est un temps de réconciliation et de reconnaissance pour ceux qui vivent leur foi. Cela ne dépend que de moi de passer définitivement l’éponge.»

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Familles recomposées : s’organiser
Si organiser la fête de Noël est un défi pour les familles traditionnelles, cela devient un véritable casse-tête pour les familles recomposées. Les ex-conjoints doivent réussir à concilier leurs agendas et ceux de leurs familles respectives. Idéalement, les parents devraient déterminer au moins un mois à l’avance les dates où ils souhaitent avoir la garde de leur(s) enfant(s), suggère la médiatrice familiale Claudette Guilmaine, dans un article en ligne. Ainsi, les ex-conjoints peuvent faire des projets sans se mettre mutuellement dans l’embarras.
Par ailleurs, avec ses traditions familiales, Noël est une période sensible pour les enfants. Ceux-ci peuvent ressentir davantage la perte de leur famille d’origine, avertissent les psychologues. Il faut donc être à leur écoute, s’ils n’ont pas envie de passer Noël avec la nouvelle compagne de leur papa ou le nouveau compagnon de leur maman. A plus forte raison quand la séparation est récente. «Mes enfants de treize et dix-sept ans ont eu de la difficulté à accepter Diane et sa fille. Les premiers Noëls, ils préféraient être avec leur mère et bien que cela me faisait un pincement au cœur, je les ai laissé libres de choisir», témoigne Denis. Cécile va dans le même sens : «Le seul conseil que je puisse donner est de ne pas forcer un ado à fêter Noël avec “l’autre” famille. Rien de pire qu’une soirée soupe à la grimace !». De plus, les parents devraient particulièrement veiller à ne pas mettre l’enfant en position de conflit de loyauté, tiraillé entre papa et maman, prévient Claudette Guilmaine. Ce n’est qu’avec le temps, en partageant des activités et en créant de nouveaux rituels, qu’une nouvelle cellule familiale se mettra en place, où chacun trouvera sa place.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 4-10 – Décembre-Février

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