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La femme qui a témoigné de sa foi à Kadhafi

© Alliance Presse
«Telle voie paraît droite devant un homme. Mais à la fin, c'est la voie de la mort». Lorsqu’elle se préparait à rencontrer Mouammar Kadhafi, il y a deux ans, ce passage du livre des Proverbes l’a particulièrement frappée. Mais Lisa Gibson ne se doutait pas que la chute et la mort du dictateur libyen étaient pour bientôt.
Sandrine Roulet

Pour faire le deuil de son frère, «assassiné» par Kadhafi
En septembre 2009, alors que le Guide était de passage à New York, Lisa Gibson, avocate américaine, a pu s’entretenir avec lui à l’ambassade, en tant que sœur d’une victime de l’attentat de Lockerbie. Son frère, Kenneth, avait en effet péri dans l’explosion de l’avion de la Pan Am au-dessus de l’Ecosse en 1988. Or cet acte terroriste avait été commandité, selon les indications de l’ex-ministre de la Justice, par Kadhafi en personne.
S’engager dans un service humanitaire envers le peuple libyen est le moyen que Lisa Gibson a alors trouvé pour surmonter ce deuil  : «Je ne ressens pas de colère, car j’ai pris la décision de pardonner, et mes efforts visent à reconstruire des ponts. C’est l’essence de l’Evangile que d’aimer son prochain comme soi-même et d’aimer aussi ses ennemis», a-t-elle affirmé à plusieurs médias.

Une minute d’humanité chez le dictateur
Dans une lettre ouverte envoyée à l’agence de presse chrétienne Assist News, l’Américaine relate son partage avec le leader libyen : «Je lui ai raconté que j’ai été trois fois en Libye et comment je suis tombée amoureuse de ce peuple. Je lui ai aussi parlé des projets dans lesquels nous sommes engagés avec notre ONG de réconciliation, “Peace and Prosperity Alliance”. Il s’était montré reconnaissant». Mais Lisa avait un message encore plus important pour le dictateur : lui témoigner l’amour du Christ pour tous les hommes. En souvenir de cette rencontre, elle lui a offert un stylo avec une croix, accompagné d’une carte, dans laquelle elle avait écrit qu’elle priait pour lui et son pays. Quand Kadhafi a déballé le cadeau, son expression s’est adoucie et il a souri : «Une très petite minute, j’ai vu son cœur et son humanité. Comme si Dieu m’avait permis de voir ce pour quoi il avait été créé et combien ce qu’il était devenu était terrible», se souvient très clairement Lisa.
Lorsqu’elle a quitté l’ambassade et sur le chemin de son hôtel, la chrétienne a ressenti la paix de Dieu : «J’avais accompli une mission particulière. Alors que le reste du monde crachait sa haine contre Kadhafi, une simple femme l’a accueilli en Amérique et lui a partagé l’amour du Christ». Des années auparavant, alors que Lisa venait de lancer son ONG, elle avait rêvé de cette entrevue. Mais à l’époque, ce rêve lui avait semblé ridicule. Aujourd’hui, elle est sûre qu’il venait de Dieu.

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«Démissionnez !»
En août dernier, Lisa s’est une dernière fois rappelée à la mémoire de Kadhafi. Alors que les résistants venaient de reprendre la capitale Tripoli, elle lui a envoyé une lettre ouverte pour l’inciter à démissionner : «Le peuple libyen veut un avenir. S’il reste en vous un sens d’humanité, laissez-vous convaincre de faire ce qui est bien. Ne laissez plus mes amis se faire tuer. Donnez-leur la possibilité d’avoir la paix, la liberté et la prospérité qu’ils désirent». L’actualité récente en est témoin, Kadhafi n’a pas écouté l’appel de Lisa, ni celui du monde. Il aura suivi sa voie, qui l’a mené à la mort.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 4-11 Décembre – Février

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