La chronique de Jema Taboyan
Le panier de repassage à peine terminé, un autre a fini de sécher et attend son tour. Dès le réveil, la vie se déroule à vive allure: avaler le petit-déjeuner, finir de préparer les enfants, les accompagner à l’école, courir au bureau et ne pas oublier de faire quelques courses pour avoir de quoi manger…
Avez-vous parfois ce sentiment de passer votre temps à courir sans cesse, de faire toujours la même chose et de vous dire: Mais après tout, à quoi bon tout cela?. L’Ecclésiaste l’avait bien compris: Que reste-t-il à l’homme de toute la peine qu’il se donne sous le soleil? (Ecc. 1,3).
Au beau milieu d’une journée de ce genre, bien chargée, une parmi tant d’autres, une rencontre avec une amie m’a fait réfléchir. Lors de notre conversation, elle m’a raconté comment, devant un lever de soleil sur une ville grouillant de monde, elle s’était mise à pleurer d’émotion. D’un côté, un spectacle magnifique, unique, même s’il se répète chaque jour; de l’autre, cette ville qui s’éveille avec déjà des milliers de personnes qui courent. Encore une pensée de l’Ecclésiaste: Le soleil se lève, le soleil se couche. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil (Ecc. 1,5 et 9). Pourtant, dans cette répétition, Dieu fait à chaque fois une œuvre unique: il n’y a pas deux levers de soleil qui se ressemblent, pas deux nuages qui aient la même forme.
Alors dans ma course quotidienne, ne puis-je pas me rappeler que chacune de mes tâches est vraiment unique? Elle est pour ce jour-ci, pour le bien que cela procure à ceux qui m’entourent, ici et maintenant. Et puis de temps en temps, je pourrai à mon tour m’arrêter pour admirer l’œuvre quotidienne et répétitive de mon Dieu qui, chaque matin, ne se lasse pas de renouveler envers moi sa bonté.
Article tiré du numéro SpirituElles 3/12 Septembre-Novembre
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