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La boussole intérieure d’Angela Merkel

La chancelière allemande, réélue pour un second mandat de quatre ans, garde la foi. Portrait

Elle aime chanter des cantiques et en connaît beaucoup par cœur. Son seul regret est de devoir les chanter le plus souvent seule, en faisant la vaisselle plutôt qu’en communauté, en raison de son agenda.
Depuis sa plus tendre enfance, Angela Merkel née Kasner se rappelle qu’elle est toujours sortie du lot. Dans l’Allemagne de l’Est communiste où elle a grandi, son père était pasteur. Les chrétiens étaient toujours montrés du doigt à l’école, lorsqu’ils n’étaient pas simplement accusés d’être des ennemis du régime. «J’ai toujours su que ma foi en Dieu et mon engagement dans l’Eglise m’offraient une boussole intérieure, qui est rejetée par une majorité de la population», a-t-elle déclaré au Sonntagblatt en 2003. Prière à table avant les repas et activités de jeunesse chrétiennes ont forgé sa personnalité.
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Mariée en partie pour avoir un appartement (c’était une condition à l’époque), elle divorcera au bout de quelques années. Elle n’aura jamais d’enfants.

Ascension
Le souci des autres, développé au contact de personnes handicapées, la conduit à accepter des responsabilités politiques. Intellectuelle, femme de l’Est: elle fait partie des personnes recherchées pour cimenter les deux Allemagnes à l’époque de leur réunification. En 1991, Helmut Kohl la nomme ministre des femmes et de la jeunesse. C’est le tremplin pour accéder aux commandes du parti puis au poste de chancelière, équivalent au premier ministre.
Mais contrairement à ses prédécesseurs à ce poste, Angela Merkel a toujours affirmé le rôle de la foi dans son existence. «Je prie davantage quand ça va mal que quand je vais bien», concède-t-elle. Là où certains cherchent dans la Bible des solutions aux problèmes sociétaux, la chancelière y puise la paix, la sérénité.

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Une foi personnelle plus que politique
Cette posture lui a valu des ennemis au sein même de son propre parti, la puissante CDU aux racines catholiques. Plutôt progressiste sur les questions éthiques, elle est par contre une fervente défenseure d’Israël et s’est engagée, en vain, en faveur d’une référence à Dieu dans le texte de la Constitution Européenne.
Angela Merkel reste bien une croyante atypique, profondément convaincue que la foi donne surtout une orientation, un sens à la vie, une espérance et un encouragement. «La foi me fait parfois douter de mes certitudes et me force à la modestie. Mais assumer mes responsabilités seraient plus difficile si je ne croyais pas», explique-t-elle.
Le verset qu’elle a elle-même choisi pour sa confirmation reste pour elle une référence: «Maintenant, trois choses demeurent, la foi, l’espérance et l’amour. Mais l’amour est le plus grand des trois» (1. Cor. 13,13).

Christian

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 4-09 – Décembre – Février

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