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«Je veux laisser Dieu me transformer… Oui, mais…»

«Seigneur, change mon coeur, transforme- moi ! Aide-moi à te ressembler !». Nous avons prié avec ferveur. Et hop ! Une prière plus loin, on s’entend commenter la tenue vestimentaire douteuse de sa voisine, ressasser de vieilles querelles familiales et j’en passe

Ce n’est pourtant pas faute de désirer devenir une femme meilleure. Seulement, voilà, chassez le naturel et il revient au galop, au point qu’on finit parfois par se demander si cela vaut la peine de continuer à remettre l’ouvrage sur le métier.

On ne peut pas se changer soi-même
Tout est là : on ne peut pas se changer soi-même. La transformation, c’est le désir le plus cher de Dieu pour nous. C’est même le but qu’il fixe pour chacune de nos vies : que nous soyons «transformées pour être semblables au Seigneur» (2 Cor.
3,18). Et le fait est que si je suis incapable de me changer moi-même, Dieu, lui, est capable de me transformer.

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Ainsi, être transformée implique un certain
Abandon de notre part. Ce n’est pas notre action qui opérera directement le changement. Comme le dit la suite du texte des Colossiens, la transformation
est «l’oeuvre accomplie par l’Esprit du Seigneur». pourtant, cela ne veut pas dire que nous n’ayons rien à faire. Au contraire ! Dieu attend notre accord pour nous transformer. Il nous respecte trop pour agir sans notre consentement.
Il nous a créées libres et même si la transformation qu’il veut apporter est bénéfique, il ne la fera pas sans notre collaboration. Alors comment peut-on laisser Dieu nous transformer ?
–CREDIT–

Prier
Nous pouvons mettre notre vie à sa disposition. Nous avons besoin d’apprendre à orienter notre existence entière vers Dieu. Et cette attitude s’exprime par des temps mis à part où nous laissons Dieu sonder nos coeurs. «Dans la prière», a dit le prix Nobel de médecine Alexis Carrel, «l’homme s’offre à Dieu comme la toile devant le peintre ou le marbre devant le sculpteur». Ainsi, prier est une façon de
laisser Dieu nous transformer.

Se balader avec Dieu
Pour ma part, j’ai trouvé une façon concrète d’exprimer à Dieu mon accord avec la transformation qu’il veut accomplir. Je prends régulièrement des moments pour aller me promener «en compagnie de Dieu». Je marche en silence, sans chercher à ressentir quelque chose de particulier. J’offre simplement ce temps à Dieu, l’invitant à regarder mon coeur et à me rencontrer. C’est ma manière de lui manifester mon désir d’être transformée par lui. Et alors que nous sommes en relation avec Dieu, son Esprit change notre coeur. Bernard de Clairvaux, célèbre moine cistercien du 12e siècle, a décrit ainsi cette oeuvre de Dieu en lui : «Mon coeur était dur comme la pierre et malade : il l’a secoué, amolli, blessé. Il se mit aussi à sarcler, à arracher, à construire, à planter, à arroser les terres arides, à illuminer les endroits obscurs et à ouvrir les chambres closes, à embraser les parties glacées ; mieux encore, il redressa les voies tortueuses et aplanit les terrains raboteux, tant et si bien que mon âme bénit le Seigneur».

Dieu, sculpteur de nos vies
Il y a de nombreuses années, j’ai lu une méditation qui m’a beaucoup influencée dans mon cheminement avec Dieu. Ce texte comparait Dieu à Michel-Ange. C’est lui qui a sculpté le magnifique David d’un énorme bloc de marbre auquel
les meilleurs spécialistes italiens de l’époque n’avaient pas réussi à donner forme.
À l’image de ce bloc de marbre dont personne n’arrivait à tirer quelque chose, nos vies sont gravement endommagées. Nous sommes tordues par le péché, abîmées par nos mauvais choix et mutilées par les blessures qu’on nous a infligées. toutefois Dieu, le Sculpteur de nos vies, n’est pas emprunté par la difformité de notre âme. Il connaît les richesses qu’il a placées en nous. Il a créé chacune
de nous et par sa grâce, il peut redonner vie à ce qui paraît irrémédiablement abîmé. Si nous le laissons faire, alors il saura faire apparaître la belle sculpture qu’il nous a destinées à devenir.

Du temps avant tout
Il a fallu plusieurs années à Michel-Ange pour accomplir son chef-d’oeuvre. Éclat après éclat, il a détaché au ciseau les morceaux inutiles et a poncé chaque centimètre de ce marbre pour le mettre en valeur. L’oeuvre de Dieu aussi prend du temps. Et les coups de ciseau sont parfois douloureux. Mais petit à petit, nous commençons déjà à distinguer des zones de nos vies qui s’embellissent, qui
prennent forme. Alors faisons confiance à Dieu : il s’est engagé à terminer son oeuvre et je suis sûre que ce jour-là, nous serons tous époustouflées du
résultat.

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Décembre 2007 à Février 2008

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