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«Je t’aime très fort, mais Dieu t’aime encore plus que moi»

© Alliance Presse
L’incarcération d’un fils est une épreuve pour toute mère. Marie-Hélène l’a traversée en s’appuyant sur sa foi toute récente
Natacha Horton

«Lorsque j’ai mis au monde Grégory, ce joli bébé de 4,6 kg, pas un seul instant je n’ai imaginé qu’il m’enverrait un jour hanter bureaux de police, tribunaux et parloirs de prison», raconte Marie-Hélène, une quinqua française. A la base des difficultés de son fils, un vécu familial heurté et difficile: le père de Grégory et de deux frères était à la fois violent et absent, elle l’a quitté. Une nouvelle expérience de couple, dont un quatrième fils est issu, se solde par un échec. Marie-Hélène éduquera donc ses enfants en solo. C’est à leur adolescence que les choses se corsent. «Aucun parent ne peut remplacer l’autre», observe-t-elle sobrement.

L’engrenage
Grégory est le plus difficile. Rebelle, il a de mauvaises fréquentations et sort régulièrement la nuit, sans que sa mère ne puisse s’y opposer. «Je cogitais en imaginant le pire, la peur au ventre», raconte Marie-Hélène. Certaines nuits, le téléphone sonne. La gendarmerie a surpris son fils en train de voler des accessoires de voiture. Marie-Hélène fait appel à son ancien compagnon, le père de Grégory. La réponse est cinglante: «C’est toi qui l’as porté, c’est toi qui l’as fait, tu te démerdes!»
Le garçon change trois fois de collège dans la même année. «J’étais sur les nerfs, épuisée par la confrontation avec les autorités et les victimes de ses “coups”», se souvient Marie-Hélène. Elle fait tout pour ne pas sombrer, mais avoue avoir pensé plus d’une fois à en finir avec la vie. C’est la pensée de ses enfants livrés à eux-mêmes qui la ramène à la raison.

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Première visite
Après de multiples avertissements, Grégory est incarcéré pour une durée d’un mois. Il n’a que dix-sept ans. Trois autres séjours totaliseront trois années derrière les barreaux.

La Française se souvient très bien de sa première visite au parloir. Elle la décrit comme une visite dans un camp de concentration. Il lui faut franchir neuf portes pour parvenir à une petite cellule de trois mètres carrés. «J’ai voulu lui montrer que malgré toutes ses bêtises, j’étais là avec lui, dans ce trou à rat, uniquement parce qu’il est mon fils et que je l’aime malgré tout», commente-t-elle. Chaque semaine, elle parcourt six cents kilomètres pour une heure de visite.

Soulagement
C’est durant la deuxième incarcération de Grégory que Marie-Hélène découvre la foi et une relation personnelle avec le Christ. «J’avais une compréhension, un regard nouveau sur les épreuves que je devais traverser. Une chose était sûre, je n’étais plus seule!», raconte-t-elle. Lors de ses visites hebdomadaires, elle commence à parler de son changement. Son fils la rembarre régulièrement. Marie-Hélène sème des graines de foi, sans insister.

Elle traverse tout cela habitée par une paix nouvelle, mais son cœur de mère se serre toujours chaque fois qu’elle doit laisser Grégory entre quatre murs. «Je l’embrassais plusieurs fois, tout en lui murmurant: “Je t’aime très fort, mais Dieu t’aime encore plus fort que moi, ne l’oublie pas!”». Un jour, elle fait part à son fils du miracle qui vient de se produire: l’octroi d’un prêt bancaire pour l’achat d’une maison, alors qu’elle est sans emploi. A la fin d’un week-end de permission, elle offre une Bible à Grégory, qu’il emporte avec lui.

Reconnaissante au système
Aujourd’hui libéré depuis plus d’une année, son garçon a trouvé de l’embauche comme bûcheron. Sa mère sait qu’il prie régulièrement, même s’il ne fréquente pas d’Eglise. «Toute parole semée ne revient jamais à Dieu sans effet!», confie Marie-Hélène. De son côté, elle continue de rénover sa propriété, avec le projet d’ouvrir prochainement un gîte d’accueil d’urgence pour femmes et enfants défavorisés. «Je remercie le Seigneur Jésus d’avoir permis que mon fils soit stoppé par le monde carcéral, car je sais que sans cela, il marcherait tout droit sur le chemin de la perdition», conclut la Française.

Natacha Horton

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