«Brrr, qu’est-ce-qu’il fait froid!». «En plus, le chauffage n’est pas terrible!». «Tu as raison! Mais il faut croire que certaines n’ont pas froid… ni froid aux yeux!». «Pourquoi tu dis ça?». «Bah, la brune du deuxième, tu vois comment elle s’habille?! On dirait qu’il fait vingt-cinq degrés! Et moi, je sais bien ce qu’elle essaie de faire et avec qui!». «Hein?». «C’est juste une intuition, mais bon je suis prête à parier que…».
La première femme se pencha et, prenant une mine de conspiratrice, susurra quelques mots à l’oreille de sa collègue, qui écarquilla les yeux. Quelques jours plus tard, la rumeur, comme une trainée de poudre, se répandait dans toute l’entreprise et en dehors. Malgré les démentis et les explications, elle resta là, insidieuse, telle une poussière fine et tenace qu’on a beau nettoyer et qui revient sans cesse, salissant ceux qui ont eu le malheur d’être concernés. Une intuition, mal inspirée, puis quelques mots en apparence anodins, et finalement des vies entachées, parfois brisées.
Rumeurs, ragots, bruits de couloirs sont monnaie courante et bien souvent banalisés, même par des chrétiens. Des magazines en font leur fonds de commerce et pour certaines personnes, il s’agit juste de passer le temps entre amies en discutant de tout et de rien. Il est difficile d’en connaître l’origine et donc de démêler le vrai du faux. La rumeur est devenue familière, et encore plus avec les réseaux sociaux sur lesquels il est si facile de «partager» du bon comme du mauvais.