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Elle aide les femmes marquées par une IVG ou une fausse couche

© Alliance Presse
Elle a fait la Une du Cosmopolitan, elle est aujourd'hui pyschologue et mère de six enfants. Sensible aux questions liées à la grossesse et à la maternité, Sandra Dubi a lancé en 2005 le site s2v.info pour informer et soutenir les femmes en situation de détresse. Entretien
Sandrine Roulet

Comment une personne comme vous, connue d’abord comme top-model, a été amenée à s’intéresser aux questions relatives à la maternité 
Je n’étais pas particulièrement sensible à cette problématique. Puis un jour, le pasteur de mon Eglise, qui savait que j’étais psychologue, m’a demandé d’écrire un petit rapport sur les conséquences d’une interruption de grossesse. En faisant mes recherches, j’ai découvert tout un monde dont j’ignorais tout. J’ai aussi été étonnée de voir ce qu’en disait la psychologie. J’ai découvert la souffrance qu’il y a derrière un avortement, pour la mère, mais aussi pour les autres ou futurs enfants de celle-ci. J’ai pris conscience qu’il fallait informer et aider les femmes. Depuis, ce sujet me passionne. En tant que chrétienne, j’ai ressenti que Dieu me donnait une mission dans ce domaine. Quand je vois comment les choses se mettent en place, j’en suis encore plus convaincue.

Vous parlez d’un monde caché et de souffrance derrière l’interruption de grossesse. Quelles en sont les conséquences sur une femme et sur sa vie conjugale?
Une IVG n’est pas seulement un acte chirurgical. Il s’agit d’un réel traumatisme, qui peut se manifester parfois des années plus tard. Après leur IVG, les femmes se sentent généralement soulagées, ayant le sentiment d’avoir trouvé une solution à leur « problème ». Mais peu à peu, des troubles émotionnels font surface. Les études scientifiques révèlent souvent des sentiments de culpabilité, une dépression, de l’anxiété, des comportements suicidaires, certaines formes de dépendances ainsi que différents troubles mentaux. L’IVG atteint aussi les couples. 60% à 70% d’entre eux connaissent une rupture après une IVG, et beaucoup ont ensuite des problèmes en matière de sexualité. Du coup, beaucoup de femmes se plaignent de ne pas avoir été informées des conséquences psychologiques et physiques d’une IVG.

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Vous aidez aussi les femmes marquées par une fausse couche. C’est un phénomène fréquent, alors pourquoi en parle-t-on si peu dans notre société?
Si le sujet reste tabou, c’est surtout parce que l’enfant n’est pas né : il n’a pas été vu, donc son existence reste floue dans la tête des gens. Du coup, comme pour les IVG, nous pouvons observer un problème de deuil non résolu. Si l’enfant n’a pas été considéré comme tel, la perte est niée, donc le deuil ne se fait pas et la reconstruction ou la restauration de la femme ne pourra pas prendre place.

Que peut apporter votre association?
Avant de pouvoir aider concrètement, il a fallu poser les fondations de l’association, se former et développer des stratégies. Maintenant nous avons une équipe de conseillères prête à aider les femmes en ligne. Leurs atouts : elles ont suivi une formation spécifique et sont remplies de compassion et de respect. Notre association continue de proposer des formations pour multiplier le nombre de conseillers, qui peuvent alors s’impliquer sur notre site via un système confidentiel d’aide en ligne. Nous avons déjà pu aider beaucoup de femmes. Nous projetons aussi de développer des centres dans toutes les grandes villes de France et de Suisse.

Sandrine Roulet

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 4-11 Décembre – Février

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