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De l’amour à la foi

Un certain nombre d’hommes ont découvert la foi grâce à leur épouse. L’histoire de Michèle et Didier Aubry

Le Havre, 1980. Didier Aubry travaille comme cuisinier à la poste. Tous les matins, il guette du haut des cuisines l’arrivée de Michèle, la postière de vingt et un ans. Il la trouve bien jolie, cette petite chrétienne. Il sortait déjà avec une fille «belle comme un mannequin», mais avouera plus tard à Michèle l’avoir quittée pour elle, car «une chrétienne est plus belle qu’une fille du monde sophistiquée.»

Première rencontre pittoresque
Michèle est une enfant de la DDASS. Très tôt elle a été placée dans une famille de croyants, en Seine-Maritime. C’est de son propre chef qu’elle décide de faire sienne la foi de sa famille d’adoption, prenant son baptême à l’âge de seize ans. Quelques années plus tard, elle est mutée au Havre comme factrice.

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La première rencontre des deux tourtereaux est pittoresque. Alors qu’elle engage la marche arrière de sa 4L, Michèle manque d’écraser son admirateur. Des insultes fusent.

Puis un jour, alors qu’elle en a assez de manger dans sa petite chambre, Michèle se décide à franchir le seuil de la cantine de la poste. Mais au fil des jours, ne voyant plus Didier, elle se risque à demander à l’un des autres cuisiniers ce qu’est devenu le jeune homme de vingt-deux ans. On lui répond que Didier est à l’hôpital. Il a été opéré de la hanche. Michèle n’a à ce moment-là aucune attirance pour le jeune homme. Ce qu’elle a pour lui, c’est un souci particulier de son âme. Elle aimerait qu’il rencontre le Christ. «C’est une personne que je mettrais bien sous ton aile», prie-t-elle à Dieu tout en continuant son travail.

Témoignage décomplexé
Le soir venu, Michèle s’est décidée à rendre visite à Didier sur son lit d’hôpital. Elle se souvient encore de ses yeux ébahis face à cette visite inattendue. Michèle n’a qu’une parole: «Je viens t’apporter la parole du Seigneur», lui dit-elle en lui tendant une Bible. Didier lui répond simplement «ah, merci!» avant de placer le livre dans son tiroir.

Le lendemain, Michèle retourne le voir en lui demandant s’il a lu la Bible. De son côté, Didier est ravi de ses visites quotidiennes, mais son intérêt n’a rien de religieux. Michèle commence alors à lui lire chaque fois un passage des Evangiles. Au début, le cuisinier ferme les oreilles. Mais petit à petit, il se fait plus attentif et finit même par poser des questions.

Lors de sa sortie de l’hôpital en béquilles, c’est Michèle qui le raccompagne chez sa mère en voiture. Didier profite de ce moment pour demander lui si elle serait d’accord qu’ils se revoient tous les deux, pour «parler de la Parole de Dieu». Michèle lui répond: «D’accord, viens à l’Eglise!». Elle ne le sait pas encore, mais le cœur de Dieu est prêt. C’est lors d’une soirée autour du sujet de Saul de Tarse qu’il accepte de recevoir Jésus-Christ comme son Sauveur. Une année plus tard, il prend son baptême et l’année d’après, épouse Michèle.

Mère outrée
La mère de Didier, face à la transformation de son fils, accuse Michèle de l’avoir ensorcelé. Trois fils naîtront de leur union. Didier Aubry suivra deux ans d’école biblique et Michèle une année, avec une spécialisation pour les enfants.

Malgré les aléas de la vie, la Bible restera l’ancrage du couple. «Cela a permis que chaque fois que l’un tombe, l’autre l’aide à se relever», conclut Michèle.

Aline Sainton

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-10 – Septembre-Novembre

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