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Confessions d’une désordrée

Un jour, j’ai acheté une petite plaquette qui disait: «L’ordre est pour les intelligents, le chaos pour les génies». Je trouvais que cela me correspondait bien. J’étais fière d’appartenir à la catégorie des génies et tant pis pour l’ordre
Marlène Baumann

Un jour, j’ai acheté une petite plaquette qui disait: «L’ordre est pour les intelligents, le chaos pour les génies». Je trouvais que cela me correspondait bien. J’étais fière d’appartenir à la catégorie des génies et tant pis pour l’ordre.

L’agenda acheté en début d’année reste vide. Les adresses notées à la va-vite sur un bout de papier traînent dans une pile à classer et demeurent introuvables le moment venu. Les rappels de factures impayées ou de déclaration d’impôts non remplie agacent la destinataire et gâchent sa matinée. La jupe essayée le matin même pour le mariage de l’après-midi n’est plus adaptée à ma taille, donc je me résigne à mettre le pantalon caché dans la pile de repassage.

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Je suis devenue un génie de recherches en tout genre, spécialiste en transfert latéral et en perte de temps, sans compter les énervements collatéraux. Le chaos remplit l’espace et me signale des choses «à faire». L’ordre signifie pour moi vide et ennui. Mais suis-je satisfaite de cet état de fait?

Au fond, non, car il n’y a pas beaucoup d’avantages au chaos, à part peut-être l’impression d’échapper à la tyrannie du génie helvétique, «tip top en ordre» et une sensation de liberté. Le chaos devient avec le temps une prison chaotique.

J’ai jeté la plaquette depuis longtemps, mais je ne serai jamais un génie de l’ordre. Je veux toutefois devenir une exploratrice qui sera satisfaite de trouver rapidement ce qu’elle recherche dans son appartement et qui sera fière d’accueillir plus souvent ses amis chez elle, dans un environnement agréable. Je suis en route.

Marlène Baumann

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles 3-10 – Septembre-Novembre

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