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Chrétienne, depuis trop longtemps

© Alliance Presse
Suite au cheminement de foi entamé par sa fille, une mère de famille remarque que sa propre foi est devenue routinière

«Maman, il m’est arrivé quelque chose». C’est ma fille,
Julena, qui appelle de l’université. «C’est trop compliqué de t’expliquer au téléphone. Je t’envoie une lettre… mais ne t’inquiète pas, ok?». Dans son courrier, Julena m’écrit qu’elle s’est tournée vers le Christ, qu’elle fréquente une Église et lit la Bible. Elle a tourné le dos à sa vie d’étudiante fêtarde et rejoint une association d’étudiants chrétiens.

Maman interpellée
Cette nouvelle m’a profondément réjouie, mais m’a aussi plongée dans des questions troublantes. Pourquoi Julena apprend-elle à connaître Christ seulement maintenant? Notre famille a toujours affiché sa foi chrétienne et nous pensons avoir fait ce qu’il faut pour la transmettre à nos enfants. Le nom du nouveau groupe chrétien de ma fille me frappe : «les prodigues», comme dans la parabole de l’Évangile. Suis-je aussi une fille prodigue? Dans l’histoire de l’Évangile, un fils cadet a réclamé son héritage, quitté sa famille et tout gaspillé dans un style de vie insouciant et dissolu. Bien que je n’aie en fait jamais «quitté» Dieu, mes mots et mes actions n’ont pas toujours fait honneur au Christ. Que ma fille soit entrée résolument dans une démarche de foi personnelle, avec un changement de vie à la clé a été nécessaire pour me faire prendre conscience que, moi aussi, je voulais devenir une enfant de Dieu dans les faits et pas seulement en porter le nom.

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Une paroissienne sans reproche
Quelle est la différence entre une chrétienne qui professe (sa foi) et une chrétienne qui progresse? Si l’on s’attarde aux signes extérieurs, c’est difficile à dire. Pour ma part, je pensais que j’avais tout juste. J’étais membre d’une Église depuis un quart de siècle, je participais aux études bibliques, chantais dans la chorale, soutenais financièrement mon Église, enseignais à l’école du dimanche, soutenais le groupe de jeunes et siégeais dans différents comités.
Pourtant, «l’Éternel ne considère pas ce que l’homme considère ; l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur». J’avais tout juste dans l’apparence extérieure, mais je devais avouer que j’étais typiquement la «chrétienne du dimanche» : souvent mal à l’aise avec son identité chrétienne dans un cadre autre que l’Église.

Mea culpa
J’ai reconnu la réticence et le ressentiment avec lesquels je donnais parfois mon temps, mes dons et mes ressources ; comment je jugeais les autres et leur refusais ma bonne grâce et mes services s’ils ne répondaient pas à mes attentes. Je priais principalement pour mes propres désirs et besoins et quand je priais pour les autres, c’était souvent dans l’espoir de les changer pour me les rendre plus agréables. Et Dieu voyait combien j’évitais de mettre du temps à part pour lire la «lettre d’amour» écrite pour moi si tendrement : la Bible.
Quelque part au fond de moi, je savais que je n’étais pas à la hauteur de ce que Dieu attendait de moi. Pouvait-il pardonner mes échecs et mon égoïsme, toutes les choses blessantes que j’avais faites et dites? Malgré ma foi qui déclarait que j’étais sauvée par la grâce de Dieu, quand d’autres parlaient avec confiance de la vie éternelle avec le Christ, je craignais de ne pas être assez bien pour que Dieu ait une place au ciel pour moi.

Décisions
Je savais que je voulais me remettre sur les rails et devenir une vraie chrétienne qui grandit, mais comment? Dans les premiers mois qui ont suivi la lettre de ma fille, deux choses sont devenues cruciales : prier chaque jour avec des objectifs et m’engager à lire la Bible en entier. J’ai réalisé qu’une relation intime avec Dieu était la seule source de force pour effectuer un changement durable et mener une vie chrétienne.
Lorsque je me suis rapprochée de Dieu, différents changements se sont produits. Presque instantanément, j’ai eu à nouveau le désir de mettre mon temps et mes talents au service de Dieu. Et les méditations quotidiennes ne sont plus un «devoir» redouté comme avant. Aujourd’hui, je soupire après plus de temps passé dans la prière et la lecture de la Bible. Par dessus tout, je goûte chaque jour à la sécurité de mon identité en Christ. Je sais que Dieu m’aime inconditionnellement, que son pardon est total et éternel et que le Christ a déjà préparé une place pour moi au ciel. ❤

Myra Langley Johnson

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