« Cher Journal…. ». Dans une société marquée par le stress, le journal intime (« diary », en anglais), le bon vieux cahier dans lequel on relate les événements de sa journée, peut sembler un luxe. Et pourtant, il n´est pas né, le jour qui verra la mort du journal intime, car le besoin d´écrire est toujours là. Il peut revêtir différents aspects.

Se recentrer
Laure, vingt-deux ans, déclare que tenir un journal lui permet de prendre du recul et de comprendre sa vie au jour le jour. Martine Long, cinquante-six ans, scriptothérapeute qui anime des ateliers d´écriture à domicile, a entamé un journal à la naissance de ses enfants. Pour elle, écrire au jour le jour lui permet d´y voir clair dans son quotidien. Elle explique : « Souvent, on ressent le besoin de revenir sur son passé, sur certaines choses qui n´ont pas été réglées. L´écriture permet justement de se reconnecter avec ce passé, de le revisiter et, enfin, de s´en libérer ». L´écriture permet réellement de travailler sur soi : « Elle fait ressortir les émotions que l´on n´a pas pu exprimer.»
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Écrire à Dieu
Mais il y a aussi celles qui, en plus de consigner leurs pensées et aspirations du moment, font un usage « priant » de leur journal intime. Pour Sophie, la trentaine, c´était une manière de « parler à Dieu autrement ». Elle explique : « Je voulais l´inviter à agir dans ma vie et inscrire ensuite la façon dont il m´avait répondu ». Avec le recul, la jeune femme a pris conscience combien ces « lettres à Dieu » étaient précieuses, « d´autant plus qu´on oublie vite que, le plus souvent, Dieu répond! », observe-t-elle.

Un journal pour un temps spécifique
Beaucoup de personnes commencent un journal intime lorsqu´elles abordent une période-clé de leur existence. Cela leur permet par exemple de conserver la mémoire d´une expérience particulière. Ainsi, Natalie, vingt-cinq ans, s´est mise à tenir un journal lorsqu´elle a commencé une École de Disciples [stage de formation chrétien] en Afrique. Elle détaille : « J´y ai tout noté : les défis relationnels, mais surtout ce que je vivais avec Dieu et les transformations profondes que je vivais. »
La plupart des gens qui tiennent un journal à un moment décisif de leur vie l´abandonnent une fois cette période terminée. Natalie confirme ce fait : « De retour chez moi, je n´ai pas persévéré.
L´envie était passée ». Ce qui ne l´empêche pas, six ans après, de relire ses écrits pour se rappeler les choses importantes que Dieu a déposées dans
son coeur.

Un vis-à-vis neutre
Toutefois, au-delà de ce besoin d´écriture, une question de fond subsiste : pourquoi tenir un te journal plutôt que de se confier à quelqu´un ?
Souvent, l´oral a ses limites. Martine Long met en évidence le fait que l´on peut se sentir jugé par son interlocuteur. Alors que l´écrit permet « d´avoir un vis-à-vis neutre, la feuille, qui ne fera pas de commentaire. »

SpirituElles

Article tiré du numéro SpirituElles – Septembre à Novembre 2008

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« Jamathi diary » : agenda et journal intime

Jacqueline Chelliah, Suissesse de 23 ans, a eu l´idée d´intégrer un journal intime à un agenda, créant ainsi le « Jamathi diary » en 2007. Il est agencé de telle manière que, lorsqu´on consulte son emploi du temps figurant sur la page de gauche, on peut simultanément passer à la page de droite, blanche, qui constitue le journal intime. Ainsi, à chaque fois que l´on ouvre son agenda, on a également la possibilité de noter quelques mots. On trouve d´ailleurs douze rubriques, par exemple : « rêves », « à faire une fois dans sa vie », « citations », etc. De plus, il est possible de se fixer un objectif à réaliser et de dresser