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Bettina a réalisé son rêve

© Alliance Presse
Frayer son chemin en tant que croyante dans le milieu artistique n’est pas de tout repos. Portrait d’une femme qui a toujours rêvé de la vie de cirque
Rébecca Reymond

Depuis toute petite, Bettina rêvait d’être clown ou acrobate, de partager la vie des gens du cirque et de partir en tournée. Dans sa famille, qui est chrétienne, ses aspirations ne vont pas de soi. «Comment vivre sa foi dans un tel milieu?», se questionnent ses parents. Pas question non plus pour elle de prendre des cours de danse artistique: les compétitions ont toujours lieu le dimanche. Finalement, Bettina reçoit le feu vert parental pour rejoindre «Chrysalide», une troupe d’enfants chrétiens qui vise à développer les talents artistiques. Elle a alors douze ans et s’initie avec joie au mime et à la danse.

Tâtonnements
Depuis lors, les arts occupent toujours une place importante dans la vie de Bettina. Au moment de choisir une orientation professionnelle, elle opte naturellement pour un lycée en arts visuels. Intéressant, mais pas assez corporel pour elle. Son rêve d’enfant ne la quitte pas: à dix-huit ans, diplôme en poche, elle participe au concours d’entrée de l’école de cirque Dimitri, au Tessin. C’est l’échec suivi d’un grand découragement: «Jamais je ne ferai ce métier», se désole Bettina. Après un passage sans lendemain dans le social («trop structuré, trop théorique» pour elle), elle part en voyage. C’est loin de sa Suisse natale qu’elle se résout à persévérer et de tenter sa chance dans d’autres écoles de cirque.

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Le chemin se dessine
Premier concours, premier succès: elle signe pour une formation de trois ans en «théâtre de mouvement» à l’institut Comart de Zurich. Avec le recul, elle parle de cette période de sa vie avec un enthousiasme critique: «J’ai passé trois ans dans un contexte de remise en question permanente. C’était le concept de l’école: briser la personnalité des étudiants pour pouvoir la reconstruire. Je n’ai jamais renié ma foi, mais c’est comme si j’avais caché la lumière que Jésus avait mise en moi». Dans son dialogue avec Dieu, elle acquiert la conviction qu’elle n’aurait pas pu faire mieux, qu’afficher sa foi de manière ostensible lui aurait coûté sa place. Elle parle à Dieu de la culpabilité qu’elle ressent et apprend à se pardonner à elle-même ses faiblesses.
Et maintenant?

Depuis qu’elle est professionnelle, Bettina est partie en tournée avec un cirque, a joué dans une comédie musicale chrétienne et s’est produite dans la rue et devant les publics les plus variés. Son avenir n’est pas encore tout tracé: «Le rêve s’est transformé au fil du temps», explique Bettina. Elle envisage plutôt d’exercer sa vocation dans des troupes confessionnelles. «Je crois fermement que l’on peut lier foi et prestation de qualité», commente-t-elle. Pour Bettina, si les arts du cirque font briller les yeux du public, c’est qu’ils attirent les regards sur la beauté d’hommes et de femmes. La beauté: une part importante de Dieu également, que Bettina a à cœur de dévoiler, suspendue à ses bandes de tissus.

Rebecca Reymond

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